Jeudi 11 Juin 2009
Soir
Hôtel Centrest (Ranomafana)

Ce matin, Zara qui travaille pour Mad Trekking est venu nous chercher et nous partons à Ranomafana. Quatre heures de route sous la pluie à travers des rizières puis un spectaculaire paysage qui n’est pas sans rappeler l’Ecosse, les lochs en moins. Je m’explique. Depuis que nous circulons à Mada, les paysages ne sont que collines et moyennes montagnes… aucune plaine. Avant, toutes ces collines étaient recouvertes d’une belle forêt primaire. Depuis, la population a augmenté et pour satisfaire une partie des besoins en riz, la forêt est brûlée puis la terre est exploitée quelques années avant de devenir totalement stérile. Cela laisse des paysages de collines vierges de toute végétation avec par endroits des plaies rouge sang qui laissent apercevoir la couleur de la terre suite à des glissements de terrains sur ces sols qui ne sont plus stabilisés. Nature blessée.

De la forêt primaire, par ici, il ne reste plus qu’une étroite bande de 20 ou 30 km que l’on appelle le corridor. C’est là qu’est le parc national de Ranomafana et heureusement, de nos jours, une grande partie de cette forêt est protégée. On ne compte plus les espèces endémiques qui sont menacées de disparition ici, tant chez les plantes que chez les animaux.
Suite à une accalmie, ce soir, nous sommes allés voir de nuit plein de caméléons différents (petits et grands) et nous avons cherché quelques microcèbes en en apercevant quelques-uns grâce à leurs yeux brillants. Ils sont plus difficiles à voir sans les appâter avec une banane, mais la récompense est d’autant plus belle !

Comment roule-t-on à Madagascar ? Il y a peu de véhicules sur les routes, motorisées j’entends. Beaucoup de gens marchent à pied sur des kilomètres pour aller au marché ou à l’école. On voit également des centaines de plateaux en bois sur roulettes plus ou moins perfectionnés et poussés par cinq ou six personnes, chargés de bois, poules, fruits, sacs de riz, le tout en pleine montée. En dehors, quelques motos, camions, véhicules de type berlines et pas mal de 4×4, pick up et minibus (les fameux taxi-brousse). Dans les villes, beaucoup de très vieilles bagnoles, 4L en tête qui servent souvent de taxis. Un point commun à tous ces véhicules, même si rien d’autre ne fonctionne, le klaxon est obligatoirement opérationnel. Il sert à faire s’écarter la foule dans les villages, à prévenir des piétons de notre passage ou tout simplement à prévenir que l’on va doubler… Ca sert très souvent ! Le code de la route est réduit au plus simple et, les routes étant sinueuses, on utilise presque autant la voie de gauche que la voie de droite… du moment qu’on évite les trous ! Même la RN7, en bon état, est très sinueuse malgré qu’elle ait l’air rectiligne sur une carte. Résultat, on dépasse rarement les 60 km/h. Notons aussi que souvent, dans les descentes, les chauffeurs coupent le moteur pour économiser du carburant !

A demain !